SAVOIR CAPTER

Comme toute énergie, l’eau peut avoir un effet destructeur ou bien un effet régénérateur des surfaces sur lesquelles elle ruisselle. L’eau comme le vent est un facteur d’érosion intense et majeur lorsqu’elle n’est pas correctement « gérée ».

Sur la parcelle de notre client, nous avons la possibilité de capter l’eau de différentes manières, en différents lieux.

Pour ce qui est de répondre aux usages domestiques, nous capterons l’eau grâce à la toiture de l’habitation. Le toit traité en ardoise permettre de récupérer l’équivalent de 70 m3 d’eau à l’année *. Les besoins estimés de notre client s’élèvent à 10 m3 par an. L’excédent sera récupéré par un trop plein afin d’alimenter d’éventuelles zones de cultures vivrières.

L’eau* ainsi captée ira alimenter une citerne. Le choix du polypropylène ou bien de la cuve en béton n’est pas encore arrêté. L’eau de pluie a un pH inférieure à 7, un passage dans une cuve en béton lui permet de remonter son pH. Il est toutefois possible de mettre des éléments en béton dans des cuves en polypropylène pour remplir ce rôle. Cela aura  aussi un effet sur « re-minéralisation » de l’eau. En fonction de l’usage, un système de filtration en aval de la cuve de récupération permettra de potabiliser ou non l’eau.

En ce qui concerne l’alimentation des mares et l’arrosage des espaces vivriers, nous allons nous appuyer sur l’acheminement de l’eau grâce à l’utilisation des courbes de niveau.

Une courbe de niveau est une ligne « imaginaire et arbitraire ». Elle est composée d’un ensemble de points situés à la même altitude. Cette ligne est parallèle au niveau de la mer, donc horizontale (cf plan). Il s’agit des lignes que l’on peut apercevoir sur les cartes IGN de randonnée. Ses lignes nous informent de l’état du relief et du pourcentage de pente entre deux lignes. 

Plan Courbes de Niveaux

Comme évoqué précédemment, l’eau peut avoir un pouvoir érosif important. Ex. Dans le cas d’une pente, si la partie de l’eau de pluie qui n’est pas absorbée par le sol ruisselle sur ce dernier, en ligne droite, elle va emporter avec elle « des éléments constitutifs du sol ». Avec le temps, elle va creuser des ornières plus ou moins profondes (cf photo 1). Cela conduit irrémédiablement à détruire les sols et leur fertilité. Ce phénomène d’érosion participe de la destruction physique irréversible des sols. Ce phénomène d’érosion est perceptible partout où il y a une pente sur des sols non couverts (champs agricole, coteaux…).

Photo 1

En conception, utiliser les courbes de niveaux nous permet de freiner, voir stopper le phénomène d’érosion lié à l’eau. En réalisant des travaux de terrassement, en implantant des ouvrages spécifiques, nous pouvons canaliser l’eau. Soit nous laissons à  l’eau le temps de s’infiltrer dans le sol  en utilisant de baissières ou swales implantées sur les courbes de niveaux, soit nous adaptons ce type d’ouvrage pour permettre à l’eau de circuler lentement le long du profil de sol (cf photo 2).

Une baissière / swale est un ouvrage adapté à un contexte. Elle est composée d’une noue suivie d’une butte. Réalisée à l’aide d’outils à main ou bien d’engins de terrassement, son dimensionnement est en autre fonction, du pourcentage de pente, de la rapidité d’infiltration de l’eau dans le sol, de l’épaisseur de la couche de sol, de la texture* de celui-ci… En fonction de la longueur de la pente, il est possible de placer plusieurs baissières, connectées entre elles. Parfois même la noue d’infiltration peut servir d’accès à des engins.

Nos baissières seront pour certaines parallèles au niveau de la mer, et pour d’autres légèrement inclinées. Ce dernier choix afin de faire circuler l’eau lentement le long de la pente pour l’amener dans des réserves d’eau (trous d’eau, mares de biodiversité…). Ces baissières seront connectées entre elles par l’intermédiaire de trop-pleins en cas de précipitations excessives. 

L’idée générale est que nous devons permettre à l’eau de circuler, de s’infiltrer et ainsi de permettre la régénération du site, le développement de la biodiversité. Utiliser au maximum l’eau avant qu’elle ne sorte de notre système*.

Dans notre prochain article, nous verrons comment distribuer l’eau dans notre système en fonction des usages et des choix de notre client.

*Relevé des précipitations 2019 / +/- 730 mm d’eau à 15 km du site.

* www.eautarcie.org / Pour tout savoir sur l’eau, sa récupération, ses utilisations…

*texture du sol : Il s’agit de sa composition (pourcentage) en sables, en limons et en argiles.

*En Permaculture, un système est un lieu dédié aux activités humaines (vie, travail, production, transformation, stockage…).

Catégories : Uncategorized

0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *